Chapitre IV

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    Ce chapitre comprend des témoignages et des documents anciens servant à illustrer mon site. Ils contiennent aussi d'autres éléments supplémentaires qui n'ont pu être développés tant ils sont nombreux.

A] Témoignages et documents anciens

    Ces témoignages sont classés de telle manière à suivre un ordre chronologique dans le temps.

Témoignages et documents anciens (1/4)

1°)

    " Notre étrange position exige de nous procurer tous les moyens de défense possibles. Nous ne commettrons point d'actes imprudents, mais il nous sera difficile de rester beaucoup plus longtemps comme nous sommes. Parlez au Roi (Louis-Philippe) sur mes vues, puisque je ne désire point qu'il puisse croire que nous faisons quelque chose sans qu'il le sache. "

- Lettre du Roi Léopold Ier, adressée à Le Hon, son ministre plénipotentiaire à Paris, le 7 mars 1832

2°)

    " Le renfort de 4.000 à 5.000 hommes serait du plus grand effet sur le moral de l'armée belge qui recevrait avec grande satisfaction ces militaires dans ses rangs, car il n'est pas question d'en former un corps à part, mais bien de les incorporer dans les troupes nationales. "

- Lettre du Comte Félix de Merode, président du Comité central d'aide aux réfugiés polonais, adressée à Le Hon, le 9 avril 1832

3°)

    " Ils sont, en règle générale, grands et vigoureux, proprement vêtus, portant un faux-col dépourvu de cravate. Certains ont fait à pied cinquante kilomètres de leur demeure à la Bourse de Travail … Tous se présentent d'une allure militaire, en faisant claquer les talons de leurs lourdes bottes, tandis qu'ils étalent leurs papiers … Le second tamis qui va filtrer la marchandise c'est la visite médicale … On les introduit par paquets de dix. Ils se déshabillent en un tournemain. Plusieurs gardent, attachés au cou par un cordon, le scapulaire qui doit les garder du mal et de la mort. Le médecin palpe les anatomies avec des gestes professionnels. Examen rapide, mais néanmoins minutieux. Les yeux d'abord, abaissement des paupières, étirement des bras, auscultation … pour déceler les hernies éventuelles, … pour les maladies vénériennes, … pour les varices … "

- La Wallonie, 24 février 1930

4°)

    " Tous les ouvriers destinés à un charbonnage porteront en évidence le même numéro. Il a été attribué le n° 33 à votre Société. Pour faciliter le rassemblement des ouvriers par charbonnage il serait désirable que votre délégué qui sera en gare de Montzen à l'arrivée du train, soit en possession d'un écriteau portant d'une façon bien apparente le numéro d'ordre ci-dessus … "

- Association charbonnière de Liège, Charbonnage des Six Bonniers, 15 mars 1937, A.E.L., 60

5°)

    " … Après mon service militaire, j'ai cherché du travail jusqu'à 7 lieues de chez moi,. Il n'y avait rien. Je n'avais pas de vêtements et mon père n'avait pas d'argent. Je suis resté longtemps à la maison. J'ai entendu que l'on pouvait partir en Belgique, dans les mines. Je suis allé au bureau et j'ai pu partir le 9 septembre de la maison. Je suis allé en Belgique dans la cantine des ouvriers. Tout allait bien, en un mois j'ai pu envoyer 100 zlotys à la maison. Ils m'ont écrit en me demandant où j'avais trouvé tout cet argent. Pendant la première année, je n'ai manqué que 5 jours de travail : je suis resté malade, trois jours au lit ; un jour, j'avais mal aux yeux ; un autre jour, j'étais à un enterrement. Nous avons quitté à trois la cantine car la vie y était trop chère. Nous avons alors habité chez un Tchèque, où nous logions à neuf … "

- Archives d'Etat de Mons, Cour d'Assises 1932, 13.26

6°)

    " Dans une famille, les enfants demandaient à leur maman, si en Belgique, il y avait tous les jours kermesse puisqu'ils recevaient tous les jours du pain blanc et de la viande tandis qu'au pays, ils n'avaient que des pommes de terre. "

- Rapport du service social de Winterslag 1937, Archives de l'Etat de Beveren-Waas, Mines limbourgeois

7°)

    " C'est par exception que parmi les enfants polonais se manifeste un sentiment quelconque pour leur pays d'origine et leur désir de ne pas quitter la Belgique s'affirme nettement … La plupart disent tout simplement : "Mes parents désirent retourner en Pologne, mais moi, je préfère rester en Belgique"… "

- R. Zaniewski, L'influence du milieu physique en éducation. Enquête socio-pédagogique sur les écoliers polonais émigrés en Belgique. Louvain, doctorat en pédagogie, 1942, p.161

8°)

    " Je suis arrivé en Belgique en 1927, j'avais 7 ans. Mon père a quitté la Pologne pour travailler car il n'y avait pas de travail. Il s'est d'abord installé en Allemagne, quand la Pologne a été divisée en trois. Là, il est devenu mineur. Puis, nous avons été dans le Nord de la France. Nous avons ensuite habité neuf mois à Winterslag, puis à Tertre où j'habite toujours … A ce moment-là, on manquait de mineurs, et nous avons emménagé rue de Varsovie. Je crois qu'il faisaient ça pour avoir plus facile pour nous laisser entre Polonais. Nous allions à l'école belge, et trois ou quatre après-midi par semaine, à l'école polonaise … "

- Témoignage d'un habitant de Tertre

9°)

    " … Je me rappelle qu'en 1933, c'était la crise. Mon Père travaillait trois jours sur six. Il n'y avait pas d'allocations de chômage et pas d'allocations familiales … Et pourtant, je ne me rappelle pas avoir été maltraité par les Belges … Dans les petits charbonnages où travaillaient surtout des étrangers, il n'y avait pas de syndicat. De toutes façons, il n'aurait pas fallu qu'on s'y inscrit. C'était la frontière directement … Ici, au charbonnage d'Hautrage, Il y avait une bonne direction ! Les familles nombreuses recevaient, les jours qu'on ne travaillait pas, de la soupe et du pain … "

- Témoignage d'un habitant de Tertre