Chapitre III

Table des matièresPage précédentePage suivante

A] Instruction publique de la communauté polonaise

1. Premières écoles polonaises

    Les premiers émigrés qui arrivèrent en Belgique durant l'entre-deux-guerres espérèrent retourner en Pologne après quelques années et désirèrent donc que leurs enfants suivent une scolarité dans des écoles polonaises. Dans les grandes agglomérations, des Polonais commencèrent à organiser des écoles polonaises d'une durée de sept ansEn Pologne, les écoles primaires comptent huit années scolaires. . Les premières furent fondées à Binche et Hautrage, en 1925, et les suivantes à Waterschei, Winterslag (Limbourg).

    En août 1926, la Pologne et la Belgique signèrent un accord sur l'instruction publique. La Pologne entretenait les instituteurs tandis que les autorités belges et les mines fournissaient des locaux. Des cours de polonais et de l'histoire polonaise étaient donnés dans les régions où les Polonais étaient dispersés. Dans l'année scolaire 1931-32, il y avait des écoles polonaises à Beringen, Eisden, Winterstag, Hautrage et Quaregnon où 24 cours de polonais qui avaient lieu deux fois par semaine à raison de deux heures et 1.072 enfants les fréquentèrent.

    Dans les années 1933-34 une réorganisation de l'instruction publique eut lieu. Plusieurs émigrés n'envoyèrent plus leurs enfants dans les écoles polonaises trouvant qu'il serait préférable qu'ils aillent dans les écoles belges pour trouver plus facilement du travail dans l'avenir. D'autre part, les autorités polonaises, pour des raisons économiques, diminuèrent les crédits pour l'instruction publique. Les écoles polonaises furent fermées progressivement.

    Le Comité Central de la Tutelle Parentale fut crée en 1934. Il devait s'occuper des écoles mais il ne s'en acquitta pas. En 1937, les autorités polonaises restituèrent l'inspection des écoles et recommencèrent à payer les instituteurs. En 1938, on comptait 33 cours de polonais et deux écoles maternelles fréquentés par 1.850 enfants. Le nombre des instituteurs quant à lui s'élevait à 24 personnes.

 

2. L'enseignement après la Seconde Guerre MondialeCours de polonais dans la province du Limbourg.

    Durant la seconde guerre mondiale, l'enseignement du polonais était interdit. Certains instituteurs et prêtres organisèrent ainsi des cours clandestins.

    Après la guerre, l'instruction publique polonaise fut réorganisée. Son développement se déroula en plusieurs phases. Dans les années d'après-guerre (1945-47), les organisations "d'indépendance" la reconstruisirent sur les anciennes bases. Au début, le gouvernement de LondresAprès l'invasion allemande, le gouvernement polonais se rompu en deux parties : un gouvernement libéral à Londres et un gouvernement communiste à Moscou. Après la seconde guerre mondiale, le gouvernement installé en Russie imposa son communisme en Pologne et le gouvernement de Londres ne put rien y faire. Encore aujourd'hui, subsistent les restes de ce gouvernement libéral toujours installé en Angleterre. paya les instituteurs mais vers la fin de 1948, le manque de fonds empêcha ce financement. Les Comités Scolaires prirent le relais.

    En 1949, le Lycée Polonais d'enseignement à distance fut ouvert dans la Maison Polonaise à Bruxe1les. Il fut dirigé par Monsieur Dr Edward Pomorski. Pour s'opposer au gouvernement de la République Populaire de Pologne, le 14 septembre 1952 à l'initiative de l'Union des Polonais en Belgique, fut fondé l'Enseignement sous le Patronage des Polonais Libres en Belgique. La même année, elle prit sous sa tutelle 33 points scolaires où apprenaient 800 enfants. En 1957-58, il y avait 49 centres d'enseignement où professaient 29 instituteurs et où 1000 élevés étudièrent. La direction du Patronage de L'Enseignement Polonais était opposé aux manuels imprimes en Pologne. Ce dernier imprimait et éditait ses propres manuels. Durant l'année scolaire 1975-76, il y avait seulement 20 écoles avec 325 enfants et 14 instituteurs.

    La création du centre de colonie de vacances "Millenium" à Comblain-la-Tour était un grand mérite de cette institution. Les enfants polonais de Belgique et d'autres pays européens y passèrent leurs vacances.

Une maison de Comblain-la-Tour, hôtel comptant plus de cent lits pour des Polonais de différentes organisations. Des festivités y ont également lieu toute l'année.

 

3. Régression de l'enseignement polonaisCours de polonais à Eisden (1965).

    Les organisations qui collaboraient avec la Pologne et avec l'aide du consulat à Bruxelles, formèrent dès le début un réseau de points scolaires (en 1946, il y en avait 30 et 1.700 élèves ; en 1948, environ 3.000 élèves). Le consulat payait les professeurs dont le nombre pouvait atteindre 30 personnes. En 1978, il y avait 8 écoles avec 200 enfants. Jusqu'au 1956, les deux sortes d'écoles se développaient d'une manière dynamique mais dans les années suivantes leur régression commence et elle dure encore aujourd'hui. Le nombre des centres scolaires et des enfants diminuent. En 1992, la fusion des deux réseaux d'écoles a eu lieu. Le Patronage scolaire a désormais autorité sur toutes les écoles polonaises en Belgique.

    Actuellement, 250 enfants fréquentent encore les 12 écoles polonaises où on enseigne la langue et l'histoire polonaise. Leurs moyens financiers sont assurés par des dons et des fêtes organisées dans ce but. Le consulat et l'Association Communauté Polonaise les aident également financièrement et leur fournit des livres et des manuels. La tendance favorable à l'intégration ne facilite pas le développement des écoles polonaises.